Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4.1859

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Sault, C. de: Christian Rauch
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16989#0011

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 11

statue était à peine achevée, lorsque la ville de Brunswick, voulant dédier
un monument au prince Blûcher et à son armée, chargea Rauch de le
composer (1828).

On s'étonnera de la puissance de travail que possédait Rauch, en
apprenant qu'outre les grands ouvrages que nous venons de mentionner,
il avait achevé plus de soixante-dix bustes en marbre, dont vingt de
dimensions colossales. Encore trouvait-il des heures entières à passer dans
un atelier où personne ne pénétrait, car lui seul en avait la clef. Chacun
se demandait, sans pouvoir le deviner, quel mystère s'accomplissait ainsi
dans la solitude et le silence !

En 1828, Rauch dévoile son secret. Malgré l'usage qui interdit aux
artistes allemands de reproduire une seconde fois l'image des princes,
sans un ordre exprès, en dépit des louanges unanimes qu'il a reçues poul-
ie monument de Charlottenbourg, Rauch a modelé une seconde statue
modifiée de la reine Louise. Cette seconde statue, que le roi voulut pos-
séder aussi, répond mieux que la première au goût idéaliste de l'Alle-
magne.

Ce n'est plus simplement une belle femme endormie, mélancolique et
résignée, mais pleine de vie, un portrait enfin, bien composé, admirable-
ment exécuté. Ici la signification historique de la mort de la reine est indi-
quée dans l'attitude et l'expression du visage. C'est la sainte patronne qui
prie pour son peuple et s'offre en sacrifice à la patrie, avec la certitude
que sa prière sera exaucée et son sacrifice agréé. L'idée de la résurrec-
tion de l'Allemagne (que Rauch ne pouvait exprimer a'vec précision
en 1811) domine dans cet ouvrage, aussi bien fait, mais moins spontané
que le premier.

Nous préférons la statue de Charlottenbourg, où l'émotion repose dans
l'étude de la nature et jusque dans le coup de ciseau, où la perfection du
détail trahit le besoin de réaliser de plus en plus un souvenir et de ne
point quitter une œuvre aimée, au second monument, où l'on remarque
une tendance à mettre sur les traits du modèle les idées et les senti-
ments de l'artiste, tendance qui accuse l'influence indirecte de l'école
romantique de Munich.

L'année 1829, Rauch exécute la statue du roi de Bavière, Maximilien-
Joseph, et orne de bas-reliefs le piédestal du monument construit par le
célèbre architecte Léo de Klenze. La figure d'Emerentia Lorenz, l'héroïne
d'une légende du moyen âge, et douze statues qui décorent le Kreuzberg
auprès de Berlin, sont de la même époque.

La statue d'Albert Durer, qui se voit à Nuremberg, date de 1838.
En 18/i0 sont placées dans la cathédrale de Posen les figures des rois de
 
Annotationen